Je ne veux pas partir
Je ne veux pas quitter cette vie qu’on s’est construite ici
Quitter nos amis
Ces lieux devenus si familiers.
Je ne veux pas dire au revoir
Me dire qu’on ne se reverra peut-être jamais
Voir mes enfants pleurer, leurs petits cœurs dévastés.
Je ne veux pas quitter mon statut de Frenchie
Mon accent tellement charmant
Les compliments sur mes crêpes tellement fines
Et mon gâteau très fort en chocolat.
Je ne veux pas quitter nos moindres prétextes pour partir en voyage
Notre enthousiasme dans les musées et nos maxi randonnées
Je ne veux pas perdre la complicité familiale trouvée ici, comme seul bagage
Et nos échanges en français que personne ne comprenait.
Je ne veux pas quitter ces voisins
Que je ne croise qu’en voiture
Mais qui me saluent de la main
Cette maison mal isolée
Ces été trop chauds et humides
Ces clims trop fortes
Ces moustiques trop agressifs
C’est lorsque je pars que je me surprends même à regretter ce qui ne devrait pas me manquer.
Parce que ça faisait partie de l’expérience
Parce que j’ai tout embrassé.
Cette tranche de vie à l’étranger m’a nourrie et transformée et je ne sais pas si je vais pouvoir retourner à ma vie d’avant.
Je suis terriblement triste et ça va mieux en le disant
Ca peut rester avec moi
Je peux trimballer ça sans l’éviter
Sans faire cent choses pour l’étouffer.
Je peux être triste et je vais l’être quelques jours
Quelques semaines, peut-être quelques mois
Jusqu’à ce que la tristesse d’avoir perdu cette vie
Se mue en gratitude de l’avoir vécue.
Je peux être triste et heureuse à la fois
D’avoir eu la chance de vivre tout ça
D’avoir eu cette pause imposée
Pas toujours facile à gérer.
Si la vie est une aventure,
Je suis fière des épreuves que j’ai traversées
Des trésors en moi que j’ai trouvés
Et des envies qui en sont nées.
Si la vie est une aventure,
Alors j’en veux bien encore un peu
Je suis prête à découvrir la suite
De nouveaux challenges à relever
De nouvelles histoires à raconter.
Aujourd’hui si je suis triste
C’est peut-être que j’ai peur de perdre cette vie en moi
Pourtant il ne tient qu’à moi de l’alimenter
Maintenant que je sais ce qui me fait vibrer
Garder la main quand les pieds s’en vont
Tracer mon chemin
Garder mon horizon.
Juliette Potin a vécu plusieurs années à l'étranger, en Italie, Turquie et plus récemment aux Etats-Unis où elle se retrouve à la maison après 15 ans de postes à responsabilité dans l'industrie. L'expérience de ne plus pouvoir se définir par son statut social est déstabilisante, celle d'avoir du temps devant soi : vertigineuse! Petit à petit, en se reconnectant à elle-même et à ses aspirations, elle s'autorise à se ré-inventer. Aujourd'hui, elle accompagne les expatriés dans cette quête d'eux-mêmes, formidable opportunité d'un nouveau départ.
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