Avoir du temps

By Juliette Potin | Expat

Sep 07
avoir du temps

Mon rapport au temps est étonnant. Parfois j’aimerais en avoir plus parce que j’ai l’impression d’en manquer. De courir après ou plutôt d’être poursuivie par lui parce que le temps presse, me presse, comme s’il allait me rattraper. Je suis en mode « course poursuite ». 
Derrière moi, prêtes à m’avaler, toutes les tâches de ma to-do-list. Celles aussi qui n’y sont pas mais encombrent ma charge mentale. Dans la cohue également, toutes les sollicitations auxquelles je n’arrive pas à dire non. Et puis les e-mails et autres notifications…

Souvent, mon temps, je voudrais l’optimiser, pour qu’aucun instant ne soit gâché, pour que chaque minute soit utilisée à bon escient. Dans ces-moments-là, je ne supporte pas de perdre mon temps. Non seulement je voudrais tout maîtriser dans mon agenda mais aussi dans celui des autres, en mode « chef d’orchestre »… Pour que tout s’enchaine de manière harmonieuse, comme une partition parfaitement exécutée.
 
D’autres fois encore, je voudrais arrêter le temps. Profiter, étirer les minutes d’une conversation au maximum. Passer en mode « goutte d’eau », c’est-à-dire me remplir du moment délicieux comme une goutte qui se gonfle progressivement d’eau, s’allonge et semble défier la gravité avant de se détacher. 
 
Je me souviens aussi de moments, pas si loin, en expatriation, où le temps s’étirait tellement que je ne savais pas quoi en faire. C’était vertigineux. Comme un grand espace vide dans lequel le regard se perd, sans rien à observer. Je tuais le temps. Je comptais les heures. J’attendais avidement mon prochain RDV. Je tentais de combler le vide en cherchant des choses à mettre sur ma to-do-list. Voire je rajoutais à cette liste les choses que j’avais déjà faites pour avoir l’impression d’avoir rempli ma journée…
 
Finalement mon temps est élastique. Je me souviens, j’avais 12 ans et j’étais à l’autre bout de la terre. Une randonnée avec en toile de fond, la mer de chine. Le soleil se couchait et je voulais arrêter le temps, consciente de ma chance d’être là. Immortaliser la beauté des lieux dans ma tête. Cette image est toujours présente en moi. J’ai étiré son instant jusqu’ici.
 
Et votre temps à vous, il est comment ? Est-ce que vous le prenez ? Est-ce que vous le perdez ?
 
Le temps est joueur. Si vous vous battez avec lui, il entrera en guerre avec vous. Si vous le prenez pour ami, il vous délectera de son intensité. Maintenant lorsque je me vois entrer dans un « mode course poursuite » ou « chef d’orchestre », je me dis juste que « le temps est avec moi », que « j’ai tout mon temps ». C’est très étonnant ce que cette petite phrase change en moi. Je suis immédiatement plus détendue, plus attentive à mon environnement. Plutôt que de m’impatienter en voiture dans un bouchon ou me stresser face à une échéance, je peux me mettre en « mode goutte d’eau » pour profiter d’une bulle de sensations internes ou d’une chanson sympa à la radio. Je me dis que « j’ai largement le temps » et je regarde, ravie, le cours des choses me donner raison.

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About the Author

Je suis Juliette Potin, coach professionnelle depuis 2018. J'ai vécu plusieurs années à l'étranger,notamment aux Etats-Unis où je me retrouve à la maison après 15 ans de postes à responsabilité dans l'industrie. L'expérience de ne plus pouvoir me définir par mon statut social est déstabilisante, celle d'avoir du temps devant moi : vertigineuse! Petit à petit, en me reconnectant à moi-même et à mes aspirations, je me suis autorisée à me ré-inventer. Aujourd'hui de retour en France, j'accompagne les personnes qui ont un temps mis leur carrière entre parenthèses, à reprendre confiance, révéler leurs talents et suivre leurs élans pour (re)trouver une activité pro alignée avec qui elles sont.

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